
12 Mai Pratique chorale amateur : la passion de la transmission
Initiée en partenariat avec le Département de la Somme, notre formation à la direction de chœurs amateurs remporte un vif succès, dû notamment à la richesse des enseignements dispensés par les deux formateurs, Jeanne Dambreville et Louis Gal. Elle a entre autres pour objectif de permettre aux participants, chefs ou cheffes de chœur en devenir ou déjà à la tête d’une chorale, d’acquérir des compétences solides en direction, tout en favorisant la cohésion du groupe et le plaisir du chant collectif.
Le concert de restitution sera l’occasion pour les participants de mesurer les progrès accomplis dans leurs capacités de leadership musical et pour le public de participer à un événement qui valorise l’engagement de chacun pour le rayonnement du chant choral.
Rendez-vous le dimanche 25 mai, à 17h, dans les locaux de l’Orchestre de Picardie (45 rue Pointin – 80 000 Amiens). L’événement est gratuit, réservation conseillée !
Entretien avec Jeanne Dambreville et Louis Gal, qui ont dirigé les huit sessions de formation de septembre 2024 à mai 2025.
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Pourquoi cette formation à la direction de chœurs amateurs ?
JD : De nombreuses personnes accèdent à la direction de chœurs en passant par d’autres voies que celle de la formation initiale : c’est le cas des professeurs de musique, de chant ou de formation musicale ou encore des intervenants en milieu scolaire qui se voient confier une chorale... La formation va alors les aider à acquérir ou développer les compétences musicales et pédagogiques nécessaires à une direction efficace.
LG : Certaines personnes sont parfois devenues chef(fe) de chœur d’un chœur amateur sans formation particulière de direction, pour remplacer ou suite au départ du chef précédent. Cette formation permet à la fois de prendre du recul et d’enrichir sa palette d’outils et de techniques.

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En quoi la direction de chœurs amateurs est-elle spécifique ?
JD : On ne dirige pas un chœur amateur comme on dirigerait un ensemble professionnel… Une certaine maîtrise technique est bien sûr recherchée (la gestique, le rythme, la justesse…), mais c’est surtout la capacité à encadrer, animer et motiver un groupe amateur que l’on va travailler. Les chef(fe)s ou futurs chef(fe)s de chœur que nous formons devront apprendre à leurs choristes à chanter ensemble, progresser dans l’écoute, être plus en rythme ou plus expressif musicalement. Cela demande un savoir-faire et des aptitudes pédagogiques qui s’apprennent, comme dans le cadre de cette formation.
LG : La dimension de gestion du groupe est en effet très importante. Ce sont souvent les stagiaires eux-mêmes qui partagent leurs propres solutions face à des situations ou des problèmes soulevés par d’autres. Nous avons eu également eu beaucoup d’échanges au sujet des outils permettant d’arriver à mettre en place des polyphonies exigeantes.
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Pédagogues vous-mêmes, avez-vous développé des méthodes particulières à la direction de chœurs amateurs ?
JD :Ma spécificité est de passer par le corps. Un simple geste, un regard, le fait de marquer une pulsation en se déplaçant dans l’espace… sont des techniques qui permettent d’obtenir un phrasé plus précis afin d’aller plus avant dans la musicalité. De même que l’attention au corps, à travers le mouvement, le jeu, la relaxation, permet de corriger la justesse, elle est aussi un formidable moyen de renforcer la compréhension musicale.
LG : J’essaie pour ma part de partir des spécificités du répertoire afin de varier les approches durant le travail. Une préparation approfondie de la partition permet également une plus grande disponibilité durant les répétitions. Notre regard, qui porte l’expressivité, est ainsi plus présent et notre oreille plus efficace.
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Comment évaluez-vous les acquis à l’issue de la formation ?
JD : Mon objectif est d’offrir aux participants des outils diversifiés, afin qu’ils puissent proposer aux choristes qu’ils encadrent plusieurs voies de progression possibles. Chacun pourra ainsi emprunter le chemin qui convient le mieux à son apprentissage.
Outre l’outil, l’essentiel pour moi passe par la posture du ou de la chef(fe) de chœur : sa manière de respirer, de regarder, de parler autrement qu’avec des mots, les qualités de calme et d’écoute, de dynamisme et d’entrain… c’est ce tout qui va rendre l’outil efficace. D’où l’importance du chœur d’application et de la restitution : c’est en dirigeant le chœur que l’on voit comment les outils sont intégrés et transmis.
LG : Le but de cette formation est de donner envie aux stagiaires de continuer à progresser et à tester des choses nouvelles. Il faut pour cela de la confiance, et j’espère que chaque stagiaire en aura gagné durant la formation ! Les différentes mises en situation (travail à la table, direction d’un choeur amateur qui n’est pas le leur, avec un quatuor de chanteurs professionnels, répétition avec un pianiste) étaient parfois des expériences totalement nouvelles, et c’est une chance de pouvoir expérimenter cela.
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Jeanne Dambreville situe son parcours musical au croisement de plusieurs influences : une formation académique (Pôle supérieur d’Aubervilliers auprès de Catherine Simonpietri), enrichie par une curiosité pour tous types de musiques. Fondatrice de la compagnie Répète un peu pour voir (sextuor vocal a cappella), elle dirige le chœur amateur Funky Frogs qui explore le répertoire des musiques actuelles.
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Louis Gal est un chef de chœur passionné par le répertoire a cappella, la musique ancienne et la pédagogie. Il dirige le choeur amateur OTrente en région parisienne et intervient très régulièrement pour la Maîtrise de Radio France dont il est issu. Il travaille également avec des chœurs professionnels comme le Chœur de l’Opéra de Lille avec lequel il a monté plusieurs productions.
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Reconnu « pôle culturel ressource » du département de la Somme en 2024, Aedes s’est engagé dans le développement d’un programme de formations ambitieux pour le rayonnement du chant choral en région Hauts-de-France.
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